"Je serai une femme divorcée toute ma vie, et c`est très lourd à porter"

"Pour une toute petite année de mariage, je serai une femme divorcée toute ma vie, et c’est très lourd à porter. J’ai épousé un homme que j’avais rencontré six mois auparavant. Je sortais d’une relation difficile et j’avais grand besoin de stabilité. Cela a sans doute joué dans mon "oui" précipité.

Après un mariage réussi et des premiers mois idylliques, la situation a rapidement dégénéré. Je me suis aperçue qu’il n’avait pas coupé le cordon avec sa mère, et qu’elle prenait de plus en plus de place dans notre couple. En fait, il avait davantage besoin d’elle que de moi. Puis il y a eu la fameuse goutte d’eau… qui a fait couler notre couple. Alors que nous avions trouvé la maison de nos rêves, il a demandé un délai pour la signature, en me disant : "Je veux d’abord voir si elle convient à ma mère..." Je l’aimais profondément, mais là, ça dépassait le seuil du supportable. Je lui ai proposé de faire un break. Je pensais que ça l’aiderait à ouvrir les yeux sur sa relation trop fusionelle avec sa mère qui mettait notre couple en danger. Il est parti sans broncher et n’a pas cherché à revenir. Je suis alors passée à la vitesse supérieure, en lui demandant s’il voulait qu’on divorce (trois mois après notre mariage...), espérant, bien sûr, une réponse négative. Et là, il m’a répondu : "Comme tu veux." 

J’étais abattue, blessée, frustrée, déçue... Mais j’ai repris espoir lorsque nous sommes devenus amants pendant les quatre mois et demi de la procédure de divorce, en cachette de sa mère (!). Nous nous voyions deux à trois fois par semaine, mais il ne voulait pas faire machine arrière vis-à-vis de ses parents, quitte à se remarier après, disait-il. Le jour du divorce, il m’a dit, très naturellement, "à bientôt", car nous avions prévu de nous voir quelques jours plus tard. Il ne m’a jamais rappelée...

Le pire dans cette histoire est que ma famille et mes amis m’ont jugée coupable d’avoir provoqué ce fiasco. Alors que je me sens victime, j’ai dû me justifier auprès de tout le monde. C’était usant. Cela fait maintenant quatre ans et je ne me suis toujours pas reconstruite. Je reste méfiante et les hommes que j’ai pu rencontrer en ont fait les frais. »

 

Source : Autre Presse

Photo d’illustration