``Pour lui, j`ai quitté le couvent``

A 17 ans, j'ai décidé d'entrer dans le couvent. Issue d'une famille qui allait à la messe tous les dimanches, mes parents avaient accueilli ma décision avec joie et fierté, ma mère me révélant qu'elle aussi avait envisagé de devenir religieuse. Maman a insisté pour que je finisse mes études avant. Seule l'une de mes sœurs m'a mise en garde, me demandant si j'étais vraiment prête à renoncer à une vie amoureuse et à des enfants. Même si je souhaitais ardemment servir Dieu, j'avais sans doute des motivations cachées.

A l'âge de 5 ou 6 ans, un jeune garçon de mon entourage m'avait imposé un jeu sexuel avec ses doigts qui avait mal tourné. Il m'avait fait mal. Je n'en ai jamais parlé à ma mère. J'avais 17 ans la première fois que j'ai rencontré X. Il en avait huit de plus que moi. C'était un ami de la famille. Il aimait parler spiritualité avec moi. Le jour de mon départ, il est venu me dire au revoir.

A 20 ans, je prends donc le voile. Deux ans après mon entrée au couvent, X, prend l'habitude de venir me voir chaque trimestre, m'apportant des cadeaux, des gâteaux, des fruits.... Je suis sa « sœur spirituelle », me dit-il. Aujourd'hui, je crois que ce qu'il attendait de moi, c'était de l'amour, tout simplement. Sa manière de me regarder, de me parler... Parfois, je n'en pouvais plus, un jour il est venu avec sa femme, c'était gênant.

Avec le recul, je me demande si X n'a pas enflammé cet amour interdit. J'aime cet homme et cet amour est impossible, il est marié... C'était trop difficile pour moi. Je suis tombée malade et je suis rentrée à la maison. X était vraiment gentil et était à mes petits soins pour moi, m'accompagne partout comme un ami, un frère. Je suis retournée après un mois, j'ai quitté définitivement le couvent.

J'ai 32 ans et j'étais encore vierge. Je me suis donnée à cet amour, il est doux, tendre, plein de délicatesse pour la novice qui découvre le sexe. Nous faisons l'amour plusieurs fois par jour. C'était merveilleux, je suis heureuse et le reste ne me regarde pas. Je ne sais pas ce qui se passe avec sa femme, et je ne veux pas le savoir. J'ai repris ma vie et je continue de croire en mon Dieu. Beaucoup me jugerons mais je ne regrette rein.

 

Photo d'illustration