L`avocat de mon divorce est devenu mon mari !

Quand il lui a proposé de prendre un café, Estelle a refusé. Elle était décontenancée. Il était son avocat dans le cadre de son divorce, elle était en pleine séparation... Quand on me demande comment j'ai connu mon mari, je ne peux m'empêcher de sourire.

C'était il y a six ans déjà... Je me souviens parfaitement de la première fois que je l'ai vu dans son costume gris impeccable. Il m'a tout de suite plu. J'étais à la fois intriguée par le personnage et séduite par l'homme.  Ses petites lunettes, sa façon si courtoise de poser des questions, son ton chaleureux et rassurant, sa voix posée, le regard si intense qu'il avait quand il se concentrait.
 Bon, revenons sur terre Denis était mon avocat. Et pas n'importe quel avocat, il s'occupait de mon divorce. Alors les étoiles dans les yeux, les papillons dans le ventre, on oublie. Je sortais d'une relation longue et compliquée, et d'une séparation pénible et douloureuse. Que d'allers-retours avec Martin durant cette dernière année, que de gâchis ces douze ans à ces côtés. Avec le recul, je me dis que je n'aurais jamais dû accepter de l'épouser. Mais bon, si on savait toujours tout. J'étais jeune, probablement naïve et en plus je me pensais amoureuse. Avec un pareil cocktail, le mariage allait de soi, non ?

« Pendant des mois nous nous sommes vus chaque semaine »

Maximilien, mon fils est le seul élément positif qui subsiste de ce premier mariage. Après des mois de déchirements, de prises de bec, j'avais donc pris la décision de divorcer. Mais Martin ne voyait pas vraiment les choses de la même façon. Il s'obstinait, refusait catégoriquement la séparation. J'ai cherché un avocat pour m'aider à sortir de ce bourbier. Une amie divorcée m'a recommandé Denis, en m'assurant qu'il était compréhensif et très compétent.
Je ne pensais vraiment pas avoir à vivre cela un jour, à subir ces turpitudes administratives et juridiques... Autant dire que je n'étais pas au mieux de ma forme quand j'ai rencontré Denis. Mais paraît-il que je lui ai tout de suite plu. Malgré mes cernes et ma mauvaise mine ! Pendant des mois nous nous sommes vus, protégés par mon « affaire ». Comme il disait. Je faisais en sorte d'ignorer le sourire charmeur qui lui échappait de temps à autre. Je me défendais de voir quoi que ce soit d'autre que mon avocat. Les choses étaient déjà bien assez compliquées comme ça.

« J’ai recommencé à sortir avec mes amis »

Un jour, après un entretien à son cabinet pour d'ultimes mises au point et questions sur mon « dossier », il me proposa d'aller prendre un café. J'étais son dernier rendez-vous de la journée, s'excusa-t-il. Je restais interdite. Comment interpréter cette proposition : un simple moment de détente de fin de « dossier » et de fin de journée ou une invitation à faire connaissance ? Décontenancée, j'ai refusé !
Les semaines ont passé, mon divorce a enfin été prononcé. J'avais l'impression qu'une nouvelle vie s'ouvrait devant moi. J'avais l'impression de renaître. J'ai recommencé à sortir avec mes amies. Comment avais-je pu m'enterrer dans cette vie si terne pendant si longtemps ?
Un samedi matin, des mois plus tard, Denis a téléphoné. Pour prendre des nouvelles. J'avais quasiment oublié l'existence de cet homme jusqu'à ce que j'entende le timbre de sa voix. La mémoire m'est alors revenue. J'étais touchée par son appel, touchée qu'il se souvienne de moi, qu'il prenne de mes nouvelles. Il m'a proposé de déjeuner avec lui. J'ai accepté. Après tout, il n'était plus mon avocat, il était séduisant et j'étais libre !
Un déjeuner en a entraîné un autre, puis un autre. Puis un dîner. Plus nous faisions connaissance, plus il me plaisait. Nous nous sommes mariés deux ans plus tard. Et cette fois, j'étais sûre de prendre la bonne décision. C'est comme ça que l'avocat de mon divorce est devenu mon mari !

 

Photo d'illustration

Source: maxi-mag.fr